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31 octobre 2013 4 31 /10 /octobre /2013 19:16
(Harijan, le 26 novembre 1938) [traduit de l’anglais par Marcel Charbonnier]
[Extrait de "Ma Non-Violence" par le Mahatma Gandhi, édité par Sailesh Kumar Bandopadhaya - Ahmedabad : Navajivan Publishing House - 1960]

 

J’ai reçu plusieurs lettres dans lesquelles on me demande d’exposer mes vues sur la question arabo-juive en Palestine et la persécution anti-juive en Allemagne. Ce n’est pas sans quelque hésitation que je me risque à offrir mes opinions sur cette question très délicate.

 

Toute ma sympathie est acquise aux Juifs. J’ai connu certains d’entre eux, d’une manière très intime, en Afrique du Sud, et certains d’entre eux sont devenus des amis pour la vie. Grâce à ces amis, j’ai pu mieux connaître la persécution à laquelle ils ont été soumis depuis la lointaine histoire. Ils ont été, en quelque sorte, les intouchables de la Chrétienté. La similarité entre le traitement que les Chrétiens leur ont infligé et celui que les Hindous infligent aux Intouchables est frappante. Un jugement de nature religieuse a été invoqué dans les deux cas pour justifier les traitements inhumains qui ont été infligés aux uns comme aux autres. A part les amitiés qu’il m’a été donné de nouer avec certains d’entre eux, ma sympathie pour les Juifs ressortit donc à des raisons de caractère universel.

 

Mais ma sympathie ne me rend pas sourd aux exigences de la justice. L’appel à un foyer national pour les Juifs ne me séduit guère. La légitimité en est recherchée dans la Bible et dans la ténacité dont les Juifs ont depuis tout temps fait preuve dans la formulation de leur attachement à un retour en Palestine. Pourquoi ne pourraient-ils pas, comme les autres peuples sur Terre, faire de cette contrée leur pays où naître et où gagner sa vie ? La Palestine appartient aux Arabes de la manière dont l’Angleterre appartient aux Anglais ou la France aux Français. Il serait injuste et inhumain d’imposer (une domination par) les Juifs aux Arabes. Ce qui se passe en Palestine, de nos jours, ne saurait être justifié au nom d’un quelconque code moral de conduite. Les mandats n’ont pas d’autre justification que la dernière guerre mondiale (la Première, NdT). Ce serait à n’en pas douter un crime contre l’humanité de contraindre ces Arabes si justement fiers à ce que la Palestine soit restituée aux Juifs en tant que leur foyer national, que ce soit partiellement, ou en totalité.


Une alternative bien plus noble serait d’insister sur un traitement équitable des Juifs où qu’ils soient nés et où qu’ils aient été élevés. Les Juifs nés en France sont Français dans l’exact sens où les Chrétiens nés en France le sont. Si les Juifs n’ont pas d’autre foyer national que la Palestine, vont-ils accepter l’idée de devoir être contraints à quitter les autres parties du monde où ils sont installés ? Ou bien voudront-ils une double patrie, où ils puissent demeurer selon leur bon plaisir ? La revendication d’un foyer national pour les Juifs ne fait qu’offrir sur un plateau une justification présentable à l’Allemagne qui expulse ses Juifs. Mais la persécution allemande des Juifs semble ne pas avoir de parallèle dans l’histoire. Les tyrans de jadis n’étaient jamais allés aussi loin dans leur folie que semble l’avoir fait Adolf Hitler. Et il continue à le faire avec un zèle religieux. N’est-il pas, en effet, en train de prôner une nouvelle religion faite d’un nationalisme militant et exclusif, au nom duquel toute inhumanité devient un acte d’humanité devant être récompensé, ici et maintenant. Le crime d’un jeune leader certes intrépide, mais non moins complètement dément, est en train d’être imposé à l’ensemble de son ethnie avec une férocité absolument incroyable. Si jamais une guerre pouvait être justifiée, au nom de l’humanité, et pour elle, une guerre contre l’Allemagne, destinée à prévenir la persécution délibérée d’une race humaine toute entière serait totalement justifiée. Mais je ne crois en aucune guerre. Discuter le pour et le contre d’une telle guerre est, par conséquent, complètement hors de propos pour moi.


Mais s’il ne peut être question d’une guerre contre l’Allemagne, même avec l’énormité du crime commis contre les Juifs, il ne saurait être question, non plus, d’une alliance avec ce pays. Comment une alliance pourrait-elle être conclue entre une nation qui revendique la défense de la justice et de la démocratie et une nation qui est l’ennemi déclaré de l’une comme de l’autre ? Ou bien, alors, peut-être l’Angleterre est-elle en train de glisser vers une dictature armée avec tout ce que cela comporte ?

 

L’Allemagne est en train de démontrer au monde entier comment la violence peut être utilisée efficacement lorsqu’elle n’est entravée par aucune hypocrisie ni aucune faiblesse se faisant passer pour de l’humanisme. Elle montre aussi à quel point sa violence est hideuse et terrible dans son horrible nudité.

 

Les Juifs peuvent-ils résister à cette persécution planifiée et éhontée ? Ont-ils un moyen de préserver leur dignité, et de ne pas tomber dans le désespoir et l’abandon d’eux-mêmes ? Je fais le pari que c’est possible. Nul être humain croyant en un Dieu vivant ne doit se sentir impuissant ou abandonné.

 

Jéhovah, le Dieu des Juifs, est un Dieu plus personnel que celui des Chrétiens, des Musulmans ou des Hindous, bien qu’il s’agisse, en fait, par essence, du Dieu commun à tous ces croyants, c’est leur Dieu unique, sans associé et échappant à toute description. Mais comme les Juifs attribuent à Dieu une personnalité et croient qu’Il commande chacun de leurs actes, ils ne devraient pas se sentir impuissants. Si j’étais juif et né en Allemagne, si j’y gagnais ma vie, je proclamerais que l’Allemagne est mon pays, autant qu’elle peut être le pays de l’aryen gentil le plus baraqué, et je le défierais de me tuer ou de m’enfermer dans sa forteresse ; je refuserais d’être expulsé ou soumis à un traitement discriminatoire. Et pour ce faire, je n’attendrais pas que mes coreligionnaires juifs viennent me rejoindre dans la résistance civile, mais j’aurais la certitude qu’à la fin du compte les autres seraient amenés à suivre mon exemple...

 

... Et maintenant, un mot aux Juifs de Palestine. Je suis absolument persuadé qu’ils se fourvoient. La Palestine biblique ne correspond à aucun territoire géographique. Elle est dans leurs coeurs. Mais s’ils doivent absolument considérer la Palestine de la géographie comme leur foyer national, c’est un péché inexpiable d’y pénétrer à l’ombre du canon britannique. Un acte de nature religieuse ne saurait être posé avec l’assistance des baïonnettes et des bombes. Ils ne peuvent s’installer en Palestine qu’en respect de la bonne volonté des Arabes. Ils devraient s’efforcer de se gagner le coeur des Arabes. C’est le même Dieu qui commande aux coeurs des Arabes et à ceux des Juifs... Ils trouveront le monde à leurs côtés dans leur aspiration religieuse. Il y a des centaines de manières de s’entendre avec les Arabes, pour peu qu’ils écartent résolument l’aide que leur apporte la baïonnette britannique. Telles que les choses se déroulent actuellement, ils sont co-responsables avec les Britanniques de la spoliation d’un peuple qui ne leur a jamais porté un quelconque tort.


Je ne défends pas les excès des Arabes. J’eusse aimé qu’ils eussent adopté la non-violence dans leur résistance à ce qu’ils considèrent à juste titre comme une agression inqualifiable contre leur pays. Mais si l’on se réfère aux lois généralement admises du bien et du mal, rien ne peut être dit contre la résistance des Arabes à une injustice massive.


Laissons les Juifs qui prétendent être le peuple élu en apporter la preuve par choix qu’ils feront de la non-violence afin de revendiquer une place sur cette terre. Tout pays est le leur, Palestine y comprise, non pas en conséquence d’une agression, mais en vertu d’un service altruiste envers leur prochain. Un ami juif m’a envoyé un livre intitulé "La contribution juive à la civilisation", écrit par un Cecil Roth. Ce livre énumère tout ce que les Juifs ont apporté à la littérature, aux arts, à la musique, au théâtre, à la science, à la médecine, à l’agriculture etc... de part le monde. Avec un tel héritage, les Juifs sont fondés à refuser d’être traités comme les déchets de l’Occident, d’être méprisés ou traités avec condescendance. Ils peuvent obtenir le respect et l’attention du monde en se montrant dignes d’avoir été choisis par Dieu, au lieu de tomber dans la déchéance des brutes oubliées de Dieu. Ils peuvent ajouter à leurs contributions, innombrables et inestimables, (à l’Humanité) celle, suprême, de l’action non-violente.

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10 octobre 2013 4 10 /10 /octobre /2013 00:56

Prison

 

La privation de liberté, jadis, n'entrainait pas forcément une détention de longue durée. En droit romain la détention n'intervenait qu'à titre préventif, ou bien quelques jours avant le jugement- qui pouvait aboutir sur une peine capitale ou sur la condamnation aux galères.  Les sources historiques différent quant à l'apparition des premières prisons.

 

Les plus anciennes prisons remonteraient à Sumer et auraient servies de lieux transitoires pour les enfermés, qui devaient subir les châtiments de leurs propres victimes en guise de compensations des dommages subis ( Code Hammourabi, source de la Loi du Talion?) . En fait, elles sont nées à partir du moment où les Hommes commençaient à s'organiser en société. Cependant, jusqu'à très récemment, les peines étaient relativement peu longues et se concluaient par un châtiment qui se devaient d'être exemplaire: galère, condamnation à l'exil, assignation à résidence surveillée, ou bien peine de mort sur place publique.

 

Surveiller et punir.

 

Dans un pays comme la France les questions d'enfermement à longues durées se sont présentées ainsi: lors des premières épidémies de Lèpre des superstitions tendaient à faire croire qu'on pouvait attraper cette maladie rien qu'à la vue, si bien qu'on enfermât de pauvres malheureux dans des soutterains jusqu'à leurs trépas. Les témoignages de l'époque émettent des doutes quant au fait qu'on leur ait donné de quoi se rationner. Contrairement aux ghettos où on enclave des populations, avec un objectif séparatiste qui aujourd'hui paraitrait immonde ( quoique aux yeux de certains sait-on jamais), nous voyons bien que les établissements pénitentiaires ne doivent pas leur existence à des actes individuels, mais bien par-rapport à des "phénomène contagieux" pour lesquels " plus rien n'est possible" et qu'il faut absolument isoler du reste de la population. Il y a une notion d'isolement total, ce qui est différent du ghetto dans le principe où les ghettoïsés sont quant même autorisés à mener une vie, à s'organiser intérieurement du moment qu'ils respectent les règles. Plus tard cette technique d'isolement sera reprise pour ceux qui avaient perdu la raison, les fous ( les possédés) vis-à-vis desquels d'ailleurs les raisonnements n'ont pas vraiment vraiment évolué, mais aussi pour les citoyens américains d'origine japonaise lors de la seconde guerre mondiale.

 

 

En 1656, sous Louis XIV, sera crée l'Hôpital Général de Paris qui aura pour mission de contenir ceux qu'on désignaient comme déviants ( mendiants, femmes criminelles, condamnés âgés, et vagabonds) au sein de quartier de force. Les prisons avaient aussi des missions sociales. Avec nos yeux de maintenant, évidemment, les méthodes employés pour ces "missions sociales" nous paraîtraient rudes, notamment les châtiments corporels et autres travaux d'intérêts généraux infligeant la souffrance physique afin d'insérer le sentiment de souffrance devant Dieu, Dieu seul pouvant absoudre l'humain de ses pêchés et l'idée reçue étant que la souffrance physique génère forcément la souffrance morale puis le regrêt, le repentir. L'Inquisition Espagnole est sans conteste celle qui aura été la plus tordue dans cette logique, et elle a probablement inspiré les différents régimes communistes qui forçaient ses " déviants" ( contestataires ou pas) à reconnaître leur erreur devant des tribunaux où ils étaient à coups sûr accablés de reproches avant de et leurs positions sociales, et leurs familles, et leurs citoyennetés. J'ajoute qu'hormis en Corée du Nord ce mode-là est très en vogue dans les institutions sociales et médico-sociales où les équipes sont parfois encore plus aliénantes que les publics pris en charge.

 

Tout comme la guillotine représentait à l'époque un progrès comparé à l'écartélement ( régicide de Ravaillac), à la hache du bourreau, ou aux fameux Hanged, Drawned, and Quartered (pendu, traîné avec une claie, et mis en quart) dont les Anglais furent friands jusqu'au débût du dix-neuvième siècle.

 

panoptique.jpg

 

Panoptique, le célèbre concept pensé par Jeremy Bentham

 

Probablement qu'en France la dégradation des prisons est venue suite à la Guerre d'Algérie, en ajoutant par-dessus la période de décolonisation qui a amorcé la chûte d'un empire colonial. Des vétérans, ainsi que des éléments pieds-noirs, ont intégré les rangs de l'administration pénitentiaire, tandis que la population carcérale se modifiait avec des de plus en plus de détenus issues des anciennes colonies, dont celles du Maghreb. Entre un soldat dépêché dans un térritoire inconnu et un maquisard qui va défendre son pays nous savons que les différences sont minces en fin de compte, ce sont les intérêts de leurs hiérarchies qui divergent et il n'y a perspective de paix que si il n'y a convergence d'intérêts, sinon les individus dépêchés sur le terrain ne sont que de la chair à canon tout juste bonne à être recensée sur des statistiques qui vont les classer en unités: tuées au cours des combats, bléssées griévement, survivantes, portées disparues, ou déserteuses. Mais le soldat, comme le rebelle, comme le ressortissant issu d'une colonie qui doit prouver qu'il appartient bel et bien à la contrée de ses ancêtres ( et non à la colonie dont il a dû partir, ce sont des hommes. Une guerre ça fait trace:peines, douleurs, frustrations, humiliations. Reste de propagande. Nous savons aussi que les idéologies politiques peuvent fausser les jugements et altèrent l'éthique professionnelle ( qu'elle soit de droite et de gauche). Si un enseignant se met à traiter différemment- à déconsidérer- un groupe d'élèves, il y a de fortes chances que ça finisse par créer un clivage entre leurs camarades et eux. Les théories racialistes, encore une fois, sont absurdes car on retrouvait auparavant quelques détenus d'origine extra-européennes au sein des prisons hexagônales, et leurs explications des phénomènes de criminalité dû au multiculturalisme tombent à l'eau puisque si il est vrai que chaque peuple a ses coutûmes, ses codes, c'est le conditionnement des individus qui prime. Tout est une question de conditionnement. Les détenus d'origine maghrébine étaient conditionnés par le double rejet: rejet colonial qui les assimilait à de mauvais produit, et rejet  de leurs pairs qui les déconsidéraient en raison de leurs activités déshonorantes. Autres facteurs, et pas des moindres: le carrièrisme de certains fonctionnaires, les forces syndicales, les réformes n'ayant ni queue ni tête, les normes non tenues.

 

Aujourd'hui, la configuration a changée puisque le néo-libéralisme est le facteur important...et que la morale n'y est plus . Blancs, Noirs, Maghrébins, ou asiatiques, les criminels sont avant-tout conditionnés par une concurrence impitoyable et dans cette logique un centime vaut une trainée de sang.

 

Constat: la prison ne surveille plus, elle ne punit plus. Elle sert de plâteforme de stockage. Elle n'inspire plus la peur, au contraire de soldat on passe à sergent-chef. Le personnel comme les pensionnaires se plaignent des mauvaises conditions, et nos élus semblent dépassés. Sans compter ces raisonnements moyenâgeux qui vous font confondre les détenus avec du bétail ( si tant est qu'on traite le bétail de cette manière), le tout en hurlant Il/elle l'a mérité , pour finalement feindre la surprise dès lecture de faits effroyables.

 

Proposition:

 

- Construire d'avantage de centres pénitentiaires mi-public mi-privés qui auront pour tâches de contenir, mais aussi de retransformer ( car le but est que la personne incarcérée en tire une leçon personnelle, du moins pour les personnes " récupérables"), le tout en s'assurant d'un certain tri qui du coup ferait varier les niveaux de sécurité.

- Mettre en vigueur les travaux d'intérêts généraux.

- Introduire des remises à niveaux scolaires, plus des formations, et développer des partenariats avec des entreprises.

- Faire d'avantage de prévention auprès de publics différents ( quitte à faire comme aux US où on organise des simulations pour faire découvrir l'univers carcéral.

- Revoir le système des cellules: soit faire en sorte que chaque détenu dispose d'une cellule personnelle comprenant des sanitaires ( là on résoudrait le problème des viols collectifs), avec obligation de la tenir au propre.

- Recourir aux services de péripathéticien(ne)s ou mettre pour les détenus et leurs conjoint(e)s des lieux à disposition si aucun danger à l'horizon ( violeurs, pervers, et meurtiers exclus). Qu'on arrête l'hypocrisie.

- Travail avec les familles.

 

 

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16 septembre 2013 1 16 /09 /septembre /2013 18:14

 

 

 

 

Vu sur le site de Riposte Laïque- pas ma tasse de thé je précise- ce magnifique texte du grand Raymond Aron sur un représentant de l'esprit snobinard "de nos plus grands esprits contemporains". Parce que tous les Français d'origine extraeuropéennes ne sont pas des baiseurs de chèvres doublés de barbares sanguinaires, contrairement à ce que sous-entendent les leaders identitaires, je tiens à remercier Riposte Laïque. On aura beau m'objecter les opinions controversées d'Aron toujours est-il que ça change nettement de la fiente textuelle et visuelle de certains hystériques. 

 

Un auteur qui emploie volontiers les adjectifs infâme ou obscène pour qualifier les hommes et les idées invite le critique à lui rendre la pareille. Je résisterai autant que possible à la tentation, bien que le livre de Bernard-Henri Lévy présente quelques-uns des défauts qui m’horripilent: la boursouflure du style, la prétention à trancher des mérites et démérites des vivants et des morts, l’ambition de rappeler à un peuple amnésique la part engloutie de son passé, les citations détachées de leur contexte et interprétées arbitrairement. Pis encore, le doute subsiste à la fin de la lecture: la violence du ton, maintenue d’un bout à l’autre du pamphlet, révèle-t-elle une indignation authentique ou le goût du scandale et de la diffusion de masse?

 

Allons plus loin: le livre ne se prête guère à une discussion objective, selon le mot consacré dans les universités. II n’apporte aucun fait, aucun document, aucun texte que l’on ne trouve dans les quelques livres dont Bernard-Henri Lévy a tiré, pour l’essentiel, la matière qu’il triture à sa manière. Ce qui lui appartient en propre, c’est une certaine mise en place d’un corpus de mots ou de phrases. Or, cette mise en place est à tel point commandée par le propos de l’auteur que l’on se demande s’il vaut la peine de discuter avec un «philosophe» qui s’arroge le rôle de justicier.

 

En quoi consiste le propos? D’abord, un procès du pétainisme et de la Révolution nationale, en particulier la mise en cause d’ Esprit et d’Uriage. A partir de là, la définition de l’idéologie française – non pas «une», mais «la» – dont Vichy révéla la persistance et la force souterraine, d’autant plus menaçante aujourd’hui que le fascisme français ne fut pas épuré à la Libération.

 

Le vichysme ou le pétainisme, nous le savons, et je le sais depuis 1940, fait partie intégrante de l’histoire politique de la France. Certes, sans la défaite et l’occupation de la moitié du pays par les Allemands, probablement les artisans de la Révolution nationale n’auraient-t-ils jamais accédé au pouvoir. L’Action française exerçait une grande influence sur les officiers de la Marine nationale (ou Royale), dans des milieux limités, mais qui souvent occupaient des positions clefs (sans compter l’Académie); en revanche, elle ne parvenait pas à faire élire un seul député sous la IIIe République (une seule fois, Léon Daudet siégea à la chambre). Or, pendant les premiers mois après la défaite, c’est la pensée de l’Action française qui, par l’intermédiaire de Raphaël Alibert, René Gillouin, et d’autres encore, domina Vichy et inspira les lois effectivement «infâmes» (le statut des Juifs, la remise en question des naturalisations postérieures à 1927, la suppression de la loi qui avait été votée en 1938 pour lutter contre la propagande hitlérienne et l’exploitation des haines raciales).

 

La conception même d’une Révolution nationale sous le regard des vainqueurs, alors que la guerre continuait, me parut, à l’époque même, non pas monstrueuse ou obscène, mais déraisonnable. En effet, ou bien le IIIe Reich l’emporterait, et, en ce cas, les vichystes seraient balayés par les vrais nazis; ou bien le IIIe Reich serait finalement vaincu, et, en ce cas aussi, les vichystes disparaîtraient au profit des ci-devant de la IIIe et d’une nouvelle élite.

Le phénomène Révolution nationale n’eut d’équivalent dans aucun pays de l’Europe occupée, de même que nulle part ailleurs un Etat légal ne s’interposa entre les autorités d’occupation et la population. Les maîtres de cet Etat ne se contentèrent pas d’administrer, ils voulurent régénérer la nation, renouveler les institutions, préparer l’après-guerre, que la plupart des vichystes, dans l’année 1940, croyaient tout proche. La masse de la population, traumatisée par une défaite à l’avance inconcevable, s’accrocha au Maréchal et souscrivit à la condamnation du «régime aboli». Or, pendant les années 30, nombre de groupes et d’intellectuels, Esprit et Ordre nouveau, Emmanuel Mounier, Arnaud Dandieu et Robert Aron, menaient campagne contre les démocraties capitalistes, alors que montaient, à travers tout l’Europe, les régimes autoritaires ou totalitaires.

 

«Esprit» s’efforça de prendre ses distances par rapport au fascisme et au national-socialisme, non sans peine, parce qu’il partageait avec eux les mêmes ennemis.

 

Après la défaite, le Maréchal, les hommes de la Révolution nationale tenaient un langage dans lequel Emmanuel Mounier ne pouvait pas ne pas retrouver nombre de ses idées. D’où les controverses sur les sentiments et les prises de position de Mounier en 1940-1941. D’où la présence d’hommes aujourd’hui encore respectés, voire révérés, tel Hubert Beuve-Méry, dans des organisations subventionnées par Vichy, par exemple Uriage. Celui qui voudrait instruire le procès de la politique de Mounier n’a qu’à lire l’ouvrage rédigé par un fidèle d’ Esprit, Michel Winock. Dunoyer de Segonzac, admirable combattant, demeura longtemps maréchaliste, en dépit des lois «infâmes».


Je ne reproche pas à Bernard-Henri Lévy de mettre en lumière la parenté entre certains thèmes d’ Esprit ou d’Ordre nouveau et ceux de la Révolution nationale. Il n’en résulte pas qu’Emmanuel Mounier ait adhéré à l’ensemble du vichysme et célèbré le culte du Maréchal. L’argent d’Uriage venait de Vichy (celui du «Figaro» partiellement aussi), Beuve-Méry ne fléchit jamais dans son opposition radicale au national-socialisme. Chacun peut apprécier librement Uriage, «qui tient de l’histoire de la chevalerie, du roman d’éducation, du grand jeu secret de la fondation d’un ordre monastique, sur un fond d’idéalisme moral qui peut nous paraître un peu naïf et grandiloquent, et aussi passablement pétainiste, mais qui fut, notons-le, commun au vichysme et à la Résistance» (Jean-Michel Jeanneney et Jacques Julliard).

 

Ce qui m’irrite, c’est le style dans lequel Bernard-Henri Lévy évoque ces moments tragiques de l’Histoire de France, sans la moindre compréhension des cas de conscience qui se posèrent à d’innombrables bons Français. Ceux qui passèrent, comme Mounier, de longs mois dans les prisons, accusés d’incarner un certain esprit de résistance, ceux d’Uriage, qui partirent tous ensemble dans le maquis les armes à la main, ont droit au moins à un certain respect. Il est légitime de critiquer les décisions qu’ils ont prises, les textes qu’ils ont écrits et publiés entre 1940 et 1942 ou 1945: encore convient-il de les critiquer sérieusement, sans oublier les circonstances, sans excommunier le nationalisme de Péguy ou la pensée communautaire, quel que soit le jugement que l’on porte sur eux.

 

Nous savions depuis longtemps que la pensée raciste et l’antisémitisme ne sont pas monopole de l’Allemagne. Lequel des deux pays fut en avance sur l’autre? Lequel influa le plus sur l’autre? Sur toutes ces questions, des études sérieuses nous instruiraient, mais non pas l’utilisation, plus ou moins fantaisiste, des livres sérieux auxquels Bernard-Henri Lévy emprunte sa documentation.

 

Je m’en tiendrai à un point, à vrai dire essentiel. Qu’est-ce que cette idéologie française que ce livre s’efforce d’amener au jour en la baptisant? L’idéologie française, multiforme, insaisissable, partout présente, se situe aussi bien à droite qu’à gauche. Proudhon est farouchement antisémite. Maurras aussi, à l’autre extrémité de l’éventail. L’argent se confond avec le judaïsme, et la dénonciation de l’un et de l’autre se retrouve, presque identique, dans la littérature contre-révolutionnaire et dans la littérature socialiste. («La Question juive», le texte le plus antisémite de Marx, illustre cette confusion volontaire.) Tout cela n’est pas neuf et nullement caractéristique de la France.

 

En quoi consiste la francité de cette idéologie, du «fascisme aux couleur de la France»? Quels sont les traits communs à Proudhon, Barrès, Maurras, Sorel, Péguy, Bernanos? Je ne vois d’autre réponse que celle-ci: ils détestent la démocratie individualiste, liée au capitalisme, la Republique bourgeoise et libérale, celle de Benda (avant son ralliement au communisme) et de Bernard-Henri Lévy. Le patriotisme charnel, les communautés concrètes, les tendances à la vision organiciste du lien social, Bernard-Henri Lévy, lui, déteste ces manières de penser et de sentir; il se fait inquisiteur et rejette dans la nuit, dans la «France noire», au hasard de ses lectures et de ses citations, Péguy et Bernanos, bien d’autres qui s’étonneraient de se retrouver en pareille compagnie. Simone Weil aurait mérité de figurer dans cette galerie des ancêtres.

 

Si l’on objectait à Bernard-Henri Lévy qu’il viole toutes les règles de l’interprétation honnête et de la méthode historique, il répondrait avec arrogance qu’il se moque des pions de l’Université. Mais peut-être consentira-t-il à réfléchir un instant sur un fait indiscutable: le fascisme n’a jamais «pris» en France, comme une mayonnaise ne prend pas. Les idéologies des années 30, de type communautaire, anti-individualiste, n’ont jamais débouché en dehors des cénacles de l’intelligentsia parisienne. Elles ont accédé au pouvoir à la faveur d’une catastrophe nationale. Là encore elles sont demeurées un mixte de traditionalisme et de parafascisme.

 

Les «rénovateurs», en quête d’une nouvelle droite, rompent avec l’héritage de la contre-révolution qui paralysa le développement d’un vrai fascisme. Les tentatives d’unir le nationalisme au socialisme ne manquèrent pas, mais il n’y eut pas de national-socialisme, et les Français, avant 1940 comme après 1945, votèrent pour la République et la démocratie parlementaire.

 

J’en viens à l’épilogue, raison d’être de cet article. Il se peut que certains adversaires de Bernard-Henri Lévy lui fassent payer son succès trop rapide, ses lecteurs trop nombreux. Je n’en veux pas à Bernard-Henri Lévy, et je garde la nostalgie du jeune homme que j’ai connu, il y a quelques années, pas encore guindé dans son personnage, tout au contraire disponible, comblé à la naissance par les dons des fées et les faveurs de la société. Je fus sensible à son talent, à son charme, et, je le crus, à la noblesse de ses sentiments, quand, à la suite d’un entretien avec moi, il rédigea l’interview publiée au «Nouvel Observateur» avec un tact sans faute.

 

Le voilà maintenant Fouquier-Tinville, lui qui prêche la démocratie. Il oublie que la démocratie devient aisément, elle aussi, inquisitoire, sinon totalitaire. Juif comme moi, il exclut de la France et rejette dans la France noire d’innombrables écrivains ou penseurs de notre commune patrie.


Nombre de Juifs, en France, se sentent de nouveau guettés par l’antisémitisme et, comme des êtres «choqués», ils amplifient par leurs réactions le danger, plus ou moins illusoire, qu’ils affrontent. Que leur dit ce livre? Que le péril est partout, que l’idéologie française les condamne à un combat de chaque instant contre un ennemi installé dans l’inconscient de millions de leurs concitoyens. Des Français non juifs en concluront que les Juifs sont encore plus différents des autres Français qu’ils ne l’imaginaient, puisqu’un auteur acclamé par les organisations juives se révèle incapable de comprendre tant d’expressions de la pensée française, au point de les mettre au ban de la France.

Il nous annonce la vérité pour que la nation française connaisse et surmonte son passé, il jette du sel sur toutes les plaies mal cicatrisées. Par son hystérie, il va nourrir l’hystérie d’une fraction de la communauté juive, déjà portée aux paroles et aux actes du délire. œuvre d’intérêt public, écrivait en conclusion le compte rendu du «Nouvel Observateur». Intérêt public ou danger public?

 

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8 septembre 2013 7 08 /09 /septembre /2013 13:52

 

Bis repetita placent. Depuis deux ans ce pays connaît une situation détestable qui pourrait s'envenimer et engranger le chaos au Moyen-Orient.

 

Nous sommes à des lieues où les mass merdias nous vendaient le Printemps Arabe comme de braves révoltes des Peuples contre leurs tyrans sanguinaires. Nous avons un problème de lecture due à notre lecture historique, en effet, croyant que nous incarnons vraiment La Liberté, nous pensons jusqu'à présent que les oppositions des dictatures étaient forcément modérées, favorables aux Droits de l'Homme, égalitaristes.

 

Naturellement, Assad, et encore moins Kadhafi, ne sont ou n'ont été des anges vis-à-vis de leurs opposants. Ne parlons pas de Poutine qui soutient pour l'instant la souveraineté Syrienne,  position admirée par certaines connaissances " souverainistes" qui seraient pas moins tenté d'instaurer un modèle de démocratie autoritaire.

 

Force est de constater que ceux qui veulent cette intervention en Syrie sont encore pires que ces régimes contestables, au vu des objectifs qu'on peut- plus ou moins- leur prêter:D'autant que ça ne les a pas gêné de les recevoir en grandes pompes en dépit des protestations d'associations droit-de-l-hommistes.

 

            

 

 

1) Objectifs énergétiques

2) Objectifs géostratégiques

3) Objectifs religieux.

 

 

 

 

 

1) Objectifs énergétiques:

 

On va pas se mentir, la Syrie est un térritoire où converge de nombreux réseaux d'oléoducs et de viaducs. Mettre la main dessus est un rêve pour les multinationales comme Halliburton a pu le faire grâce- en 2003- au vice-président Dick Cheney via stock options.

 

Le souci est que ce genre de guerre peut conduire à l'augmentation des barrils de pétrôles. Pour les contribuables occidentaux un litre d'essence à dix euros engendrerait un arrêt net des économies et occasionnerait un début des effondrements de systèmes.

 

2) Objectifs géopolitiques

 

L'Iran est, potientellement, une puissance qui mettrait à mal le leadership Israélien que les pays sunnites n'ont jamais remis en cause officiellement, même si ça ne les empêche pas de subventionner généreusement les formations djihadistes dont les leaders sont parfois des businessmen ou encore les think-tank semeurs de zizanies tels que les Frères Musulmans, le Tabligh, ou les micro-réseaux salafistes. Depuis la mort de l'Ayatollah Khomeiny, qui a ramené son pays au Moyen-Âge (désolé pour les adulateurs de Blanrue ou de Meyssan), l'Iran a céssé de subventioner les attaques contre l'Occident tout en s'entendant avec la Syrie des Assad pour financer le Hezzbollah et le Hamas dans la perspective de combattre l'entité Israélienne/ Sioniste accusée d'être à l'origine de tous les maux terrestre. 

 

Outre la controverse des propos d'Ahmadinedjad qui oppose Pro et Anti, dans laquelle je ne vais pas rentrer, il faut savoir que ce n'est pas le président Iranien qui décide de la politique à mener mais les Mollahs. De plus on sait qu'entre services secrets Iraniens et Israéliens il y a un chassé-croisé, parfois des négociations in fine, et il y a certaines rumeurs de guerres informatiques. En dehors des politiques qui trompent leur monde avec leurs déclarations fracassantes, l'un comme l'autre n'ont aucun intérêt propre à entrer dans une guerre frontale...car elle aurait un effet domino incontrôlable qui entraînerait la chute des nations.

 

La Turquie, dixit Samuel Huntington, refuse de jouer le rôle du leader comme jadis en plus d'être en proie à des secousses internes ( comme la question Kurde que la Syrie et l'Iran ont su gérer plus subtilement). Le plus souhaitable serait de créer une vraie guerre froide Israël-Iran qui méttrait hors jeu les pétromonarchies rétrogrades. D'autant plus que ces deux nations ont des jeunesses désireuses de changements profonds, que le régime des Mollahs et les tenants du Grand Israël seront tôt ou tard confrontés à une certaine réalité.

 

 

 

3) Objectif religieux:

 

L'Arabie Saoudite et le Qatar sont les fers de lance de la doctrine d'Al-Wahab qui est à l'Islam ce que Calvin fut au christianisme. Comprenons qu'outre leurs défauts l'Iran, la Syrie, pays à dominantes chiite, acceptent quand même que d'autres confessions puissent avoir leur lieux de cultes, ce qui n'est pas le cas dans les deux pays cités plus haut où toute forme de pratique religieuse autre est considérée comme dégénérée et peut conduire au mieux à la prison ou au pire à la peine capitale. Ainsi les minorités chiites saoudiennes sont constamment persécutées et sont l'objet de raids sanglants. Ce sont des pays où les travailleurs émigrés sont classés en fonction de leurs races, ainsi l'ouvrier musulman benghali ou pakistanais figure au bas de l'échelle avec la mention üntermensch- et si il y avait une jonction à faire entre le néo-libéralisme sauvage et le racisme à l'état brut ces pays-là en sont largement plus représentatif que le Japon, Israël, et le Luxembourg. Même degré que les chefs de tribus africaines qui vendaient leurs frères aux négriers. Bis repetita placent: cette fois c'est au Moyen-Orient et ce n'est plus des populations qu'on vient chercher comme du bétail mais leurs ressources, quitte à envoyer des mercenaires-pillards ensanglanter un pays dans l'espoir d'instaurer un caliphat qui servirait de plateforme à divers trafics.

 

Dans un autre jargon, plus diplômatique, on appelle ça: un crime contre l'humanité.


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3 septembre 2013 2 03 /09 /septembre /2013 11:29

 

Hors du champ religieux il y a trois formes de puritanisme. La première est celle de pincer du nez et de se conforter dans l'idée qu'on est au-dessus de la masse qui baigne dans sa fange- les gens sont fous. La seconde consiste à se placer comme juge et partie, et donc de se sentir dans son bon droit de pointer un index accusateur vers un monstre ignoble qui n'aurait pas sa place au sein d'une société d'honnêtes gens. La troisième, risquée et incomprise, pratiquée par un nombre quantitatif d'écrivains réactionnaires ( Sade, Maistre, Dostoïevski, Faulkner, La Rochefoucaud, Cioran, Monteilhet),  s'amuse à prendre un baton et à bien remuer la merde afin que les relents excrémentiels prennent le dessus sur les senteurs parfumées vaporisées ça-et-là. Maître Vergès était bien dans la troisième posture, qui pis est défendue par un nombre restreints d'avocats assimilant plaidoirie et prestation théâtrale incluant joutes verbales.

 

 

Deux avocats ont tendance à se positionner comme Me Vergès, sans pour autant en faire leur positionnement principal. Le premier est Me Emmanuel Pierrat quant il s'en va défendre bec et ongle Houellebecq face à des associations d'islamistes radicaux, ou, plus sulfureux encore, Gabriel Matzneff, dont les livres- voire la personnalité- ont défrayé la chronique et ont fait en sorte qu'il soit quasiment satanisé par les associations de lutte contre la pédophilie et par des académiciens qui sont aussi des parents attentifs dans la vie de tous les jours. Le second, de grâce qu'on ne me jette pas des orties, est Me Gilles-William Goldnadel, l'une des terreur de l'axe antisioniste qui doit sa renommée à sa manie de confondre forums de débat et tribunaux ( on appelle ça la judiciarisation des moeurs, pratiquée comme il se doit par toutes sortes d'associations militantes chez qui l'agressivité prévaut sur le dialogue, et chez lesquelles être victime d'une injustice signifie forcément qu'on ait obligatoirement tous les droits pour obtenir réparation), et outre un oligarque avec qui  il est cul et chemise Me Goldnadel a défendu Oriana Fallaci qui soutenait une position islamophobe après les attentats du 11 Septembre 2001 ( ce qui n'aura pas été le meilleur de cette grande journaliste et figure de la résistance italienne contre le fascisme).

 

Dans le palmarès des métiers les plus haïs l'avocat figure dans les cinq premières places. Je serais tenté de vous dire qu'un huissier fait simplement son travail et que si il commence à avoir des émotions après avoir mis à la porte des familles entières suite à des impayés son intérêt est de démissionner sur le champ. Par-contre, les banquiers doivent être certainement les plus haïs  car ça fait depuis la crise qu'ils ne font pas leur travail et qu'ils justiient des politiques condamnables au regard de toute forme de morale. Mais un bon avocat est un avocat que l'on hait parce qu'il fait son travail: il est un garde-fou. Même le plus abominable des hommes, un pédophile violeur en série, doit être défendu en tant que justiciable selon un cadre précis. Pourquoi? Parce que la justice ne se fait pas sur l'émotionnel, quand bien même on compatis aux souffrances des victimes et de leurs prôches. Sinon, ce serait la justice immédiate, la Loi du Talion. Or, chaque affaire doit être décortiquée, on doit faire la lumière sur tous les éléments: savoir pourquoi monsieur Untel a fait ça, quelle est la finalité, quel est son degré de responsabilité...et surtout authentifier si c'est bien l'accusé l'auteur du crime, car combien de fois a-t-on vu des faux témoignages amener des condamnations injustes ( et nous savons que pour un innocent, malgré tout l'or du monde, rien ne pourra réparer les dommages subis).

 

Une certaine presse, pro-israélienne ( ce qui est son droit), juge bon de gloser sur la figure de Me Vergès parce qu'il aurait défendu Klaus Barbie ( d'où la célèbre tirade de Me Serge Klarsfled " Avocat de tueurs de Juifs"), Carlos, Roger Garaudy, ajoutant à cela que son combat anticolonialiste l'aurait amené à se positionner auprès de Dieudonné. Mais pour qui ils se prennent ! Certes, on n'est pas obligé d'être d'accord avec tout ce que disait Me Vergès ( notamment sur l'idée qu'Hitler soit forcément le jusqu'au boutisme de l'esprit colonialiste du XIXeme siècle, quant bien même le Führer se serait inspiré du ségrégationnisme anglais sur les autochtones pour créer les lois raciales qui ont amené au résultat que l'on sait). D'autant plus que tous ces supporters d'Israël déclaré sont très mal placés pour donner des leçons de morale: d'une parce que les morts n'ont pas à être instrumentalisés poliquement eu égard à leurs mémoires ( ce qui vaut aussi pour les nationalistes noirs avec la Traite Négrière qui n'est pas le seul cas d'Esclavage dans l'histoire humaine), et deux parce que sous couvert de lutte contre une pensée dégueulasse ( la haine des Juifs) ils en viennent à cautionner les délires actuels de toute une extrême-droite sioniste- à la tête d'Israël- qui a marqué chacune de ses actions politiques sous le sceau du différentialisme éthnique ( ce qui lui fait approuver les ralliements de diverses personnalités persuadés que le Monde Blanc est menacé par une alliance Arabo-Africaine!). 

 

D'ailleurs comment se fait-il qu'on n'ait jugé Barbie que pour ses crimes pendant la seconde guerre mondiale quant on sait que des régimes autoritaires sud-américains l'ont employé pour ses compétences afin de traquer du communiste? Régimes qui étaient amis avec les USA, grande démocratie il est vrai et amie d'Israel. Les USA, qui par le truchement de la CIA ont organisé l'évasion de cerveaux nazis ( ben oui, forcément, puisqu'ils étaient concurencés par l'URSS qui faisait de même). Les USA, dont de grandes figures patriotiques et isolationniste ( Lindbergh le grand aviateur), des groupes industriels ( Coca-Cola, Ford), souhaitaient avoir des relations privilégiées avec le régime nazi. Mais si je comprends bien le raisonnement de Me Klarsfeld il fallait faire juger Barbie que pour ses crimes envers les citoyens européens qui étaient de confession juives ( paix à leurs âmes)...et le contestataire Bolivien il vaut quoi dans tout ça? C'est-là où je préfère nettement la vision d'Arendt (plus globale), qui insistait qu'Eichmann soit jugé pour l'ensemble de ses crimes par un tribunal international ( car il y a eu des Juifs, mais aussi des homosexuels, des franc-macs, des résistants, des communistes, des handicapés, des associaux, etc), et surtout qu'en faisant cela Ben Gourion instituait une forme d'échelons entre victimes du nazisme.

 

La stratégie de Me Klarsfled, clairement, est à chier. Actuellement, j'avoue avoir froid dans le dos quand des personnes que j'estime cherchent à faire passer un type qui te nie les chambres à gaz pour un résistant à l'empire- plan qui dissimule très mal les envies génocidaires de certains. Mais au lieu d'avoir intelligemment combattu cela, Me Klarsfeld, par ce genre de raisonnements communautariste, n'a fait qu'accréditer ce genre de pensée fangeuse.

 

D'ailleurs c'est marrant que certains escrocs citent Arendt quand ça les arrangent. Ils devraient lire son essai sur le Maccarthysme, où elle dit que " si on enlève les droits à la personne la plus méchante de la société alors il n'y a plus démocratie". Le Nazisme est l'enfant batard du Romantisme, le Communisme celui du Rationnalisme, et le Maccarthysme celui de la Démocratie. Autre figure allant à contresens de l'émotionnel est Noam Chomsky, qui, contrairement aux foutaises de certains pro-israéliens, n'a défendu que le "négationniste" dont il est question plus haut que au nom de la liberté d'expression et non par adhésion à son propos- tout comme on pourrait rétorquer à un certain gourou qui prétend incarner à lui-seul le Renouveau National que l'antisionisme de Chomsky est largement plus intelligent et rationnel que sa judéophobie obsédante qui consiste à correller chaque maux du monde avec un peuple donné ( et ce qui en dit long sur la pauvreté affligeante du bonhomme ait qu'il confonde le positionnement de Noam Chomsky et de...Danielle Bleitrach!).  Comme Chomsky, Vergès a une position qui peut choquer sur le génocide Khmer ( dont on l'accuse d'avoir été prôche). Je me souviens d'un raisonnement plausible faite par un professeur de psychologie sociale, qui m'a éclairé: les Khmers rouges, sans estampiller ça "projet génocidaire", avaient purement et simplement mis en application le principe marxiste de la suppression des classes, et tout ce qui était par-définition "autre" ou " au-dessus" de la classe prolétaire instaurée par l'Angkar était systématiquement éliminé. Au point que le successeur de Pol Pot, Ta Mok, avait instauré une xénphobie d'état tandis que les cadres du parti comptaient une bonne proportion de métis et que ceux-ci s'arrogeaient tous les droits comme celui d'avoir des bordels ou de faire de la culture de pavots. Alors est-ce que le projet initial de communisme intégral n'a pas viré en national-socialisme inavoué? Quand on connaît un temps soi peu la pensée marxiste la mauvaise foi, si ancrée, est moins forte qu'il n'y paraît.

 

 Dans une certaine mesure, osons le dire, tout ça c'est aux historiens de le débattre. La parole des victimes est à prendre en compte, mais d'un point de vue technique elle ne peut pas éclairer sur tous les points ayant amené à une catastrophe. De plus, on voit très bien que certaines associations communautaires ( Noires, Arméniennes parfois, Turques, Juives, algériennes), ou personnalités communautaires, sonnent le tocsin car téléguidées par des états et des think tanks dont les objectifs politiques- condamnables au regard de la morale- font qu'ils n'ont pas de leçon à nous donner.

 

Le traitement des affaires, sur le plan journalistique, est abject. Combien de fois a-t-on l'impression d'entendre qu' Interpellation ,Perquisition ,Mise en Examen, Garde-à-vue, Arrestation, Convocation, sont des termes synonymes et des indicateurs de culpabilité...et combien de fois est-on étonné de voir que certaines affaires aboutissent sur des non-lieux...combien de fois voit-on des journalistes, qui s'autoproclâment juges et parties, remettre en cause la décision judiciaire quitte à aller dans l'outrage à magistrat. Aux crétins fascistoïdes qui- souvent sur Facebook!- voient la police comme un instrument de répréssion idéal je leur souhaite vivement de se faire embarquer pour " délit de sale gueule" alors qu'ils n'auront rien sur la conscience, de se faire tutoyer, d'être enfermé dans une pièce exiguë où règne des odeurs fétides et d'y voir passer de temps à autre un rongeur, d'entendre des voisins de cellule craquer littéralement tandis que des policiers en exercice hurle des Ta Gueule à tout va, avec la frustration bien évidente de se sentir enfermé dans une cage comme un animal sauvage et de constater que l'écoulement du temps n'est pas le même qu'à l'extérieur. J'irais même jusqu'à penser qu'on devrait faire des journées pédagogiques à destination des citoyens de tout bord pour leur faire comprendre ce qu'incluent des conditions de détentions, et en premier à ces hommes politiques qui se croient malins de se prendre pour le Bras Armé de la Justice ( et les concernant pourquoi ne pas aller jusqu'à simuler des viols collectifs dans les sanitaires).

 

 

Le problème lorsque l'autorité n'est plus, ce qui est le cas actuellement, est que les Gens croient à n'importe quoi et puis fantasment sur des figures autres qui ne tarderont pas à devenir ennemies satanisées à mort ( d'où un certain reproche à faire envers beaucoup de figures d'extrême-gauche ou d'extrême-droite. La question n'est pas d'aimer ou de détester untel, on en pense ce que l'on veut de Monsieur A, du Groupe B, ou des croyants de la Religion C. C'est celle de respecter la procédure. Si on veut faire condamner autrui pour un acte inqualifiable alors il faut des preuves, sinon ce n'est que de la rumeur et si on venait à prendre une rumeur pour une preuve irréfûtable la terreur prend le contrôle. 

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15 août 2013 4 15 /08 /août /2013 01:05

Photo : Don't measure the distance... measure my love.

 

Your hairs burns as phoenix plumage/ And I see hope, love, and a great smile to the universe/ Rise up and fly pretty bird.

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9 août 2013 5 09 /08 /août /2013 09:15

Trinity-war-copie-1.jpg

 

 

Si vous avez manqué le début du feuilleton : le 21 Novembre 2012 Alain Soral réagissait, avec la diplomatie qu'on lui connaît, aux propos du journaliste Frédéric Haziza - qui avait déclaré qu'il refusait d'inviter ce dernier en souvenir de son grand-père mort à Auschwitz. En réponse à cette vidéo et aux commentaires qui, il faut bien le reconnaître, n'ont pas pris pour cible la qualité de rendement du journaliste, Mr Haziza a porté plainte contre Alain Soral et son association Egalité&Réconciliation. Le "battle" reprendra de plus belle avec le tweet de dessous, puis montera crescendo après la mise en circulation sur Internet d'une interview de Serge Ayoub par Dieudonné.

 

 

 

Le vingt-et-unième siècle sera le siècle de la spiritualité qu'il disait, l'autre. Aïe, ça part mal. Parce qu'au travers de ce genre de polémiques à la mors-moi-le-noeud c'est l'esprit critique que l'on assassine.

 

Naturellement, le Camp du Bien se place derrière Frédéric Haziza aussitôt désigné comme la figure du Résistant face à la Menace Fasciste. De SOS Racisme à l'UMP des Tweets n'ont pas cessé de tarir d'éloge un homme dont la posture a fait l'objet d'une pétition appelant à son limogeage. Son auteur a beau avoir écrit un communiqué selon lequel il stipulait n'avoir aucun lien particulier avec le désormais ex-leader des JNR et de Troisième Voie (qui devra trouver une combine pour hurler ses discours martiaux teintés de nationalisme bas du front), ou de ne pas viser les origines ethniques de Frédéric Haziza, les mass me(r)dias extrairont le mot "tribalisme" pour déformer le sens même de la pétition.

 

"Pour son incompétence, son tribalisme, sa partialité, sa totale agressivité et ses multiples provocations contre ceux qui ne sont pas d’accord avec lui sur le plateau de son émission sur LCP ainsi que sur Twitter, nous demandons l’exclusion de Monsieur Haziza de la chaîne LCP pour fautes professionnelles"

 

Le blogueur Serge Uleski fera lui aussi les frais d'une attaque ad hominem du journaliste Frédéric Haziza.

 

 

Ce que l'on pourrait reprocher à ceux qui attaquent Frédéric Haziza c'est de ne se focaliser que sur son cas. Il n'est pas le Grand Représentant d'une petite caste de journalistes narcissiques et réfractaires à toute forme de critique. L'abrasif Jean-Louis Bourdin qui ne laisse jamais son invité s'exprimer, l'horripilante Ruth Elkrief qui se permet de ricaner au nez des petits candidats mais qui ne contredit jamais ceux des grands partis, Jean-Michel Apathie qui préfère cent fois défendre un politicien que ses homologues risquant leurs peaux, l'hautaine Audrey Pulvar qui finit par nous faire entendre qu'elle revendique un féminisme de lycéenne, ou cerise sur le gâteau les critères de sélections que préconise Patrick Cohen. Effectivement cette caste-là a confisqué la parole aux citoyens, et si elle invoque la liberté d'expression dès lors qu'elle est attaquée il s'agit de sa liberté d'expression... pas celle des autres. En d'autres termes, c'est un privilège. Eux auraient le droit de déterminer ce qui est bon ou pas pour nos oreilles.

 

On dévie nettement de la fonction du journaliste : informer, relater, débattre.

 

Le cas Haziza est un problème éthique parmi tant d'autres (hommes politiques interviewés par leurs maîtresses, partis pris, censures, coups bas, consommations de stupéfiants, défense des intérêts de grands groupes financiers, créations de versions officielles, propagandes, extractions de propos hors des contextes dans lesquels ils ont été formulés, nivellement par le bas via le traitement sensationnel des données).  Si on se met à la place d'un spectateur lambda qui cale son écran plasma sur une chaine publique, autrement dit payée par ses impôts (ou bien via la TVA perçue sur ses achats si'l est question d'une personne au chômage), imaginons que cette chaine soit en plus celle du Parlement (soit celle d'une institution républicaine, qui doit donc porter le message selon lequel la République ne fait pas de distinction entre citoyens), et que ce spectateur tombe sur un journaliste à l'attitude quasi-inquisitoire et partiale. Le spectateur est tout à fait dans son droit de  remettre en question la qualité de rendement dudit journaliste. Naturellement, ce spectateur se moque totalement des origines ou de l'orientation sexuelle du journaliste, ce qu'il veut ce sont des informations car il a payé pour les avoir : non seulement il a déboursé des centaines d'euros pour un appareil électrique, mais aussi des sommes astronomiques pour s'offrir le réseau d'un fournisseur d'accès ou voire même de l'électricité à l'intérieur d'un domicile acquis pour un bras.

 

La question d'interdire à un journaliste d'avoir des idées précises, d'avoir un seuil de tolérance, ou d'avoir un positionnement politique serait tout à fait stupide. En revanche, l'éthique veut que l'on fasse primer le professionnalisme sur le ressenti. C'est comme si un médecin disait : "Non, je ne pourrais jamais soigner un diabétique parce que j'ai quelqu'un dans ma famille qui est diabétique". Pour cela il existe le journalisme de combat ou celui d'investigation, et Monsieur Haziza serait alors plus cohérent dans sa démarche quant bien même l'idéologie pour laquelle il milite est sujette aux polémiques.

 

 

Si le CSA a évité au PAF le degré de débilité de certaines télévisions dans le monde (USA, Japon, Pays-Bas 1 et 2) - félicitons-nous de notre semblant d'exception culturelle - il est largement sorti de son rôle dans le fait d'approuver, voire de recommander, de ne plus inviter telle ou telle personne dans l'optique d'aseptiser les débats. Une "élite politique" qui fait part de son soutien total à un journaliste journaliste chien de garde, ça signifie ni plus ni moins qu'il l'accrédite ce système déviant et qu'il contrevient à la constitution dont il est censé se porter garant . Et du reste les deux adversaires jouent exactement le jeu  que voulait leur faire jouer Haziza, car en gonflant du poitrail et en se la jouant virilos "pour montrer que, hein!" que nous montrent-ils ? Que ceux et celles qui oseront les critiquer n'auront qu'à bien se tenir, parce "qu'en tant que représentant du peuple" leurs raisonnements ou bien leurs postures ne sauraient être critiqués.

 

Un dernier conseil : prenez votre télécommande et zappez!

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8 juillet 2013 1 08 /07 /juillet /2013 11:02

 

 

 

J'ai vôté Rohff parce que sa voix est à peine plus intelligible.

 

Sons paresseux, lourds, punchlines du pauvre exprès pour dire " 'garde comme j' chui un boss". Mon fric, ma caisse, mes meufs. Principaux symptômes de la culture bling-bling made in west coast, et certains politiciens droitiers ( Sarkozy, Estrosi, Copé) en sont porteurs lorsqu'ils lancent des vannes à deux balles qui font jaser la gauche bobolchèvique- la grande différence c'est que vous pouvez aller leur parler d'autre chose que d'oseille ( les Roms, les immigrés, les homosexuels, les musulmans), et si vous les voyez au Marais c'est par pur électoralisme...ils vivent dans des Marécages haut de gamme.

 

Pour un ado attardé Booba sera le modèle à suivre. Pourquoi bousiller son énergie alors que " que-bra", " vendre de la me-ca", et " dévierger des femmes dans le fe-ca", permettra au moins de " Khalass l'avocat", et comme ça si vous venez "pécho chez oun" vous aurez autre chose que de la "Ye-Ca". Faut bien taper dans le luxe non? Viser le haut, pas le bas.

 

Rohff, il symbolise le zonard qui a pu s'acheter une TDSI afin de frimer devant ses potes. 

 

La Morale nique sa mère! C'est bien plus fructueux de la placer aux bords des routes que de la considérer comme une mère nourricière. Bien simple: enlevez la morale, et tant que nous y sommes l'éthique et la déontologie, et vous êtes certains que les Hommes retourneront à l'état sauvage.

 

Ou comment convertir des jeunes gens issus de masses précaires aux principes du libéralisme ultra...en utilisant une imagerie violente, parfois pseudo-révolutionnaire. En clair si on décrypte le message: les forts dominent les faibles, car les faibles eh bien c'est de la m...puisque si on lit bien les messages les travailleurs qui se lèvent à six heures du matin, les chômeurs, les fonctionnaires, les cuisiniers, enfin tout ce qui n'est pas banquier ou joaillier, eh bien ce sont des caves qui n'ont rien compris.

 

All in Carré d'As...Donne la force aux chiens de la casse, Maître Yoda!

 

Les nazis n'en pensaient pas moins et le message est largement repris par leurs émules ( partis politiques, certains de groupe de métal qui parfois combinent leurs nostalgies avec du satanisme théiste). Cette logique est active chez tout nos politiciens, d'EELV au Bloc Identitaire, en passant par l'UMP, le PS, le FN. D'autres y voient du "satanisme" au sens d'inversion de valeurs décérébrantes- certains délirent grave quant ils y voient "l'oeuvre des Illuminatis", quelques uns donnent des leçons de morale et ne se gênent pas de montrer les comportements qu'ils sont censés "abominer".

 

Bref, le capitalisme sauvage transforme petit à petit ou progressivement les civilisations en jungles. Ceci par le biais d'un consumérisme missionné pour rendre les masses " addict" ou "accros" aux produits qu'elles prisent et qu'ils leur donnent la sensation d'être inclut dans des univers où elles pourrront s'épanouir.

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5 juillet 2013 5 05 /07 /juillet /2013 11:05

 

La France a derrière elle une longue tradition diplomatique. Parmi les grands noms nous pensons forcément à  Charles-Maurice de Talleyrand ,  François-René Chateaubriand, Pierre Mendès-France, ou Hubert Védrine. Soyons bons joueurs pour les souverainistes : Dominique de Villepin. Ce poste requiert une personne qui a de la classe, une bonne élocution (avec si possible des prédispositions à être fin lettré), une compréhension des enjeux internationaux et des connaissances approfondies sur les populations de ce monde. Hélas, la dernière quinzaine d’années aura été marquée par des « nominations discutables » ( Philippe Douste-Blazy, Bernard Kouchner, et actuellement Laurent Fabius)

 

 

Et cette bourde n’est pas là pour améliorer la note.

 

L’ennemi numéro un des USA est pire qu’un terroriste armé jusqu’aux dents et tanké comme un Rambo. Il s’agit d’un geek chétif tout intimidé derrière sa paire de lunettes. Alors c’est normal qu’on lance après lui toutes les polices du monde. Rien de mieux pour célébrer le cent-trentième anniversaire de Franz Kafka. Et pour lui rendre hommage, on a fait arrêter le deux juillet au soir, dans l’aéroport de Vienne, un avion soupçonné de transporter Edward Snowden qui fait les frais des deux minutes de la haine sur les réseaux sociaux américains.

 

Snowden, l’homme le plus dangereux du monde.

 

Tout d’abord le Portugal a refusé une escale technique, puis la France, l’Italie, et l’Espagne en ont fait de même pour le survol de leurs territoires respectifs. Motif : des suspicions qu’Edward Snowden soit à l’intérieur. Toutefois, le rôle de Joseph K ne sera pas joué sous les traits d’Edward Snowden. Ce sera à Evo Morales de l’endosser. Ainsi, un pays aura été privé de son chef d’état pendant approximativement 13 heures. Evo Morales verra des policiers autrichiens investir son avion pour procéder à une fouille minutieuse, traitement plutôt réservé au baron d’un cartel dont l’appareil dissimule une cargaison importante qu’au chef d’un état où le PIB s’élève à moins de 25 milliards de dollars. Un chef d’état qui a livré une guerre aux propriétaires terriens de son pays afin de lutter contre les inégalités. Un homme qui a fait élire une assemblée constituante, qui met en avant l’alphabétisation de son pays, qui a réduit son salaire, et qui cherche un moyen pour solutionner les problèmes de mortalité infantile…

 

Finalement, apprenant après toutes ces heures que c’était son homologue Bolivien qui se trouvait dans l’avion, notre « bien-aimé président » autorisera le survol du territoire – François Hollande prétextera avoir eu vent d’informations contradictoires. Les autres feront de même.

 

Seulement, une bourde c’est une bourde. Et le sentiment en Bolivie, voire en Amérique du Sud (notamment via Christina Kirchner), c’est de s’être fait cracher à la figure. C’est d’être pris pour des idiots. Devant l’ambassade française, des protestataires sont venus brûler des drapeaux tricolores en lançant des « France fasciste ». Cette « bourde » intervient alors que les pays d’Amérique du Sud comptent se distancer de l’Oncle Sam en renforçant leurs coopérations régionales. Lors des dernières décennies, ce sont les chefs d’état les plus hostiles aux USA qui ont marqué la politique sud-américaine ( Chavez, Morales, Bachelet, Kirchner, Correa, Ortega…). Forcément, après avoir mangé du dictateur fascisant made in CIA, on les comprend ! Dans ce jeu, seul le Mexique semble encore croire à la tutelle Étasunienne.

 

1) La procédure prévaut sur le relationnel : logique américaine en vigueur bien avant que George W. Bush ait lancé sa guerre du Bien contre le Mal ; ce qui est contraire à l’approche française, qui cherche traditionnellement à mettre les interlocuteurs au même niveau.

 

2)  Message subliminal de l’Axe Atlantiste à destinations des « petits pays » : vous voyez, il suffit d’un ordre pour qu’on vous fragilise. Et peu importe s’il faut piétiner des accords diplomatiques selon lesquels un avion ou une résidence, où se trouve le représentant d’un état, est considéré comme partie intégrante de la nation concernée.

Au Parti de Gauche et au Front National, les critiques acerbes fusent et s’accordent à dire d’une même voix que « la France est vassalisée par les USA ». Notre actuel Ministre des Affaires Étrangères gère son portefeuille comme s’il avait celui de Bercy entre les mains, probablement parce que ses supérieurs hiérarchiques ne voulaient pas entendre les observations d’un économiste en temps de crise. Malheureusement, l’esprit d’un économiste diffère de celui d’un diplomate – en témoigne sa gestion du dossier syrien où il s’est clairement engagé du côté des « Gentils Rebelles » .

 

Naturellement, suite aux révélations d’Edward Snowden, qui confirme ce que la moitié de la planète osait à peine penser tout bas, il va de soi qu’on choisisse le camp du pays observateur…

 

Comme il fallait se ranger jadis aux côtés d’un certain pays envahisseur. Un Reich de mille ans, ou bien un Marché Transatlantique, c’est porteur d’avenir n’est-ce-pas?


Question : pourquoi n’interdisons-nous pas le survol de nos territoires au Roi Abdallah et à l’Emir du Qatar ?

 

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10 juin 2013 1 10 /06 /juin /2013 16:49

Euthanasie.jpg

 

Par égard envers les familles de victimes je n'entrerais pas dans une quelconque affaire. Par tout hasard je rappelle que nos corps nous appartiennent et que nous avons le droit d'en faire ce que bon nous semble, tant que nous n'altérons pas la santé d'autrui. Nous sommes censés vivre dans une société responsable. On n'avorte jamais par plaisir, par exemple- mais dans ce cas précis on ne peut pas dire à une fille s'étant faite violer que Dieu à voulu qu'elle soit mère, c'est aussi bien antinomique pour la personne concernée que pour la religion elle-même. Idem, en ce qui concerne l'euthanasie. Les lobbys familiaux mangebondieux, voire communautaires,  essaient de nous ôter cette idée que nous devons sacrifier nos individualités au profit d'une moraline comme Nietzsche n'en à jamais repéré...et si nous faisions une pétition pour que ces lobbys soient interdits par la loi! Puisque leurs actions sont non-constitutionnelles et essaient en vain de démolir toutes nos libertés publiques!
        Si une personne souffre de façon atroce et veut en finir avec sa vie c'est son droit le plus cher! Il est inhumain d'imposer aux yeux de tous la dégradation corporelle, mentale, ou physiologique, d'un individu, quelqu'il soit, quelqu'il ait pu faire dans la vie.
        Maintenant, l'euthanasie doit être pratiquée par un spécialiste, sur la demande de l'individu concerné.

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